Mot du Directeur Général

Bienvenue au Port de Douala

Pôle de référence au cœur du Golfe de Guinée

Cyrus Ngo'o, Directeur Général du Port Autonome de Douala

Cyrus NGO’O
Directeur Général du Port Autonome de Douala

Eléments du discours du Directeur Général du port autonome de Douala
Cyrus NGO’O

Directeur Général, Port Autonome de Douala

La concurrence accrue entre les ports a engendré une réorganisation en profondeur de l’activité portuaire afin d’en améliorer la performance, l’attractivité et la compétitivité. Concomitamment, et compte tenu de mutations, il fallait implémenter de nouveaux paradigmes de gouvernance en phase avec les évolutions du secteur portuaire.
Dans cette nouvelle organisation, le port n’est plus seulement cette étendue physique avec son débit portuaire et son rôle de plateforme de services logistiques. Par ses activités et ses missions, le port c’est désormais plusieurs fonctions : stratégique, économique, industrielle, logistique, sociale, environnementale, etc.

Performance, consolidation et croissance

La multiplicité des acteurs (autorité portuaire, différentes administrations et entreprises) et la multiplicité des services offerts (manutention, pilotage, lamanage, etc) font du port une organisation complexe et non homogène.
Ce nouveau contexte, marqué également par l’ouverture des marchés internationaux et le commerce international, oblige toutes les entreprises portuaires à s’arrimer aux standards du secteur en améliorant les infrastructures et superstructures, les méthodes de gestion et les offres de service afin d’atteindre un niveau élevé de performance organisationnelle et inter-organisationnelle.
Ces défis se sont imposés au Port Autonome de Douala depuis des années. La modernisation de sa plateforme portuaire de Douala-Bonabéri, instruite par le Chef de l’État, S.E. Paul BIYA, le 6 octobre 2011 à Douala, était devenue un impératif absolu.
Plusieurs facteurs, mis ensemble, ont permis en quelques années, de transformer en profondeur ce poumon économique du Cameroun, pour en faire une entreprise performante, véritable catalyseur de l’économie nationale. Il s’agit entre autres du décret du 24 janvier 2019 réorganisant le Port Autonome de Douala, des soutiens déterminants tant du gouvernement de la République que du Conseil d’administration. L’ensemble étant couplé aux nouvelles stratégies de gestion et la mobilisation de la communauté portuaire autour de la volonté présidentielle. Les bons résultats issus de tous les agrégats transformationnels ont repositionné stratégiquement, économiquement et socialement le Port Autonome de Douala et sa plateforme portuaire, aussi bien au Cameroun que dans la sous-région Afrique centrale.

L’enjeu aujourd’hui réside dans la consolidation de ces gains de performance retrouvés. Une consolidation efficace des acquis étant un levier important de la croissance de l’entreprise.
Afin de répondre aux défis de long terme du commerce maritime et de conserver son statut de Port majeur de la côte ouest-africaine, le Port Autonome de Douala a mis en place une stratégie de croissance efficiente. Le schéma directeur de développement du Port de Douala-Bonabéri prévoit à cet effet une extension vers un nouveau site portuaire en eau profonde sur l’Île de Manoka dans l’arrondissement de Douala VI.
Ce site, il faut le préciser au moment où le PAD s’apprête à célébrer les 150 ans de sa plateforme portuaire, avait déjà été projeté pendant l’occupation allemande (1884 à 1916), pour abriter des installations portuaires à la hauteur de la grandeur de l’Allemagne Bismarckienne. Il s’agit concrètement d’anticiper sur la pression qui s’exerce sur ce que nous pouvons commencer à appeler « le vieux port », dont les capacités seront menacées de saturation dans les dix prochaines années.
De plus, si le Port de Douala-Bonabéri veut maintenir sa posture de leader dans le Golfe de Guinée, voire sur toute la côte ouest-africaine, et avoir un avantage concurrentiel ainsi que des perspectives d’évolution, l’Autorité portuaire doit mettre en œuvre sa stratégie, qui intègre la forte dynamique de croissance de la taille des navires, qui exige des profondeurs plus importantes.
De nombreux investisseurs se proposent déjà d’accompagner le Port Autonome de Douala dans l’implémentation de cette grande réalisation envisagée. Le risque est à prendre. Car les feux sont au vert qu’il s’agisse des finances de l’entreprise (voir interview sur la notation du PAD par Bloomfield) et que du retour sur investissement pour ceux qui s’engageront dans la construction du nouveau Port de Douala-Bonabéri.

Le regard de Cyrus NGO’O Impact des crises sur l’économie portuaire

Le Bureau régional Cameroun de Chambre de Commerce International (International Chamber of Commerce en anglais) a récemment sollicité le regard du Directeur général du Port Autonome de Douala sur des sujets relatifs aux « Développements récents dans l’économie régionale et les projets d’infrastructures ».
Dans un premier temps, ICC Cameroun voulait savoir ce que Cyrus NGO’O, Directeur général du Port Autonome de Douala (PAD), pense de la manière dont les multiples crises qui traversent le monde depuis un moment, au rang desquelles la pandémie du Covid-19, suivi des conséquences du retour de la guerre en Europe ou encore l’inflation galopante ont pu façonner la conclusion ou la mise en œuvre de grands projets d’infrastructures dans le secteur les activités portuaires. « La pandémie du Covid-19 et la crise russo-ukrainienne sont effectivement deux crises majeures qui ont impacté et continuent d’impacter plus ou moins négativement les flux du commerce international et le développement de certains projets portuaires structurants », a répondu le Directeur général du PAD.
Face à la pandémie du Covid-19, « l’économie portuaire s’est montrée relativement résiliente (…), car plusieurs indicateurs les performances sont restées plus ou moins stables à fin 2020, tant en ce qui concerne le trafic portuaire global que le chiffre d’affaires du PAD. La légère baisse du trafic à l’exportation (-3%) a ainsi pu être un peu compensée par la hausse des importations (+1%).

De même, cet équilibre a pu être maintenu dans le chiffre d’affaires global du PAD (en hausse de 11% en 2022, du fait des nombreuses mesures prises pour assurer la continuité des opérations portuaires en période de la crise, dans le strict respect des mesures sanitaires, ainsi que de la mise en œuvre de certaines réformes structurelles engagées dans la gestion portuaire en 2020, à l’instar de la reprise en main du Terminal à Conteneurs en régie et la facturation de la redevance marchandises par ‘Grands Comptes’ ».
En revanche, poursuit Cyrus NGO’O, « la pandémie du Covid-19 a ralenti considérablement l’évolution de certains projets portuaires en raison de l’arrêt des travaux imposé par le rapatriement des ingénieurs en activité et l’arrêt de l’approvisionnement en équipements et matériels nécessaires pour ces chantiers. C’est par exemple le cas du projet de sécurisation du domaine portuaire, du projet de reconstruction du duc d’Albe pétrolier et de la réhabilitation de certains tronçons de la voirie portuaire). Le taux de consommation des crédits budgétaires de ces projets était par conséquent bas en 2020, se situant à 42% ».

La crise russo-ukrainienne a elle aussi eu un impact sur les activités portuaires, « notamment en ce qui concerne le trafic de marchandises. Ainsi en 2022, le trafic conteneurs a baissé (-6,1%) et par voie de conséquence le chiffre d’affaires de la Régie du terminal à Conteneurs (-3,5%). Cette tendance baissière est aussi observée dans le trafic des produits céréaliers et pétroliers qui proviennent habituellement en grande partie de ces pays. On peut aussi relever, s’agissant des projets, que certains investisseurs russes qui avaient manifesté leur intérêt pour la réalisation de projets portuaires se sont retirés du fait des sanctions financières appliquées contre la Russie (cas du projet de construction des routes à l’aide de la technologie russe ‘Paragon’ ».

Le Directeur général a aussi été interrogé sur les pays qui ont le plus gros volume d’échanges avec le Cameroun en termes d’importations et d’exportations. S’agissant des exportations du Cameroun, il a répondu qu’en « 2021, les produits d’origine camerounaise ont été exportés vers plus de 128 pays. Cependant, les cinq premiers clients ont acquis près de 62% du total des exportations du Cameroun au cours de l’année. 

La Chine reste le principal client du Cameroun en 2021 avec 25,8% des parts de marché. Elle gagne ainsi quatre points de pourcentage par rapport à l’année précédente. Elle est suivie par les Pays-Bas (12.4%), l’Inde (9.6%), l’Italie (7,1%), l’Espagne (6,1%) et le Tchad (3,8%). Les produits exportés vers la Chine sont constitués essentiellement des huiles brutes de pétroles (66%), du gaz naturel liquéfié (19%), du bois brut (10%) et du bois scié (3%). Ces quatre produits, représentent 98% des exportations en direction de la Chine en 2021. Cinq produits représentent près de 99% des exportations à destination des Pays-Bas, il s’agit du cacao brut en fèves (67%), des huiles brutes de pétrole (25%), de la pâte de cacao (3%) et du beurre de cacao (2%) ».

« Le poids des échanges avec les pays africains reste assez faible dans les statistiques douanières. En effet, en 2021, les exportations vers les pays africains représentent seulement 9,7% des recettes totales d’exportations dont 7,3% en direction des autres pays de la Cemac et 0,8% vers le Nigeria. Cette faible intégration commerciale avec les autres pays de la Cemac et le Nigeria pourrait ne pas traduire le niveau réel des échanges principalement en raison de la porosité des frontières qui engendre des échanges transfrontaliers non enregistrés dans les statistiques douanières », a soutenu le Directeur général avant d’embrayer sur les importations du Cameroun

« Les importations du Cameroun proviennent d’environ 185 pays et sont évaluées à 3.871 milliards de FCFA en 2021. Bien qu’assez variés, les dix premiers pays fournissent près de 60% des importations. La Chine, devenue un partenaire incontournable, occupe également la première place avec un poids de 17%. Elle est suivie par la France (9,0%), l’Inde (7,2%) qui gagne ainsi deux points de pourcentage et la Russie qui détient 6,8% des parts de marché ».

Dans ce contexte, quelle est, la stratégie du PAD pour soutenir le développement du commerce dans la région, a voulu savoir ICC Cameroun. « Le Port de Douala-Bonabéri est effectivement le moteur économique du Cameroun et de la sous-région. Ainsi, s’agissant de l’économie nationale, le Port de Douala traite 70% des échanges du commerce extérieur global du Cameroun ; contribue à la mobilisation de 85% des recettes douanières nationales ; contribue à la création de 43% d’emplois formels au plan local (Douala) et de 18% au plan national ; permet de mobiliser des salaires annuels d’environ 495 milliards (situation en 2020).

Afin de soutenir durablement l’économie nationale et sous-régionale, le PAD implémente actuellement une stratégie de développement qui repose sur un ambitieux programme de rénovation et de modernisation des installations et des équipements portuaires, en vue d’accroitre ses capacités et de renforcer les performances opérationnelles du port. Cette stratégie est définie par un Schéma directeur de développement à long terme du Port de Douala-Bonabéri pour la période 2020-2050 (30 ans) et se fonde sur des facteurs socio-économiques qui montrent une dynamique de forte croissante du trafic portuaire, de la croissance démographique et économique du Cameroun. Ces trafics ne pourraient pas être traités par les infrastructures actuelles dont la capacité maximale est limitée et qui sont en situation de quasi saturation et d’obsolescence ».

La dernière préoccupation d’ICC Cameroun concernait l’impact que pouvait avoir le démarrage des échanges intra-africains dans le cadre de la Zone de libre-échange Continentale Africaine (ZLECAF) sur la circulation des marchandises dans la région et comment le PAD participe à la mise en œuvre des accords de la ZLECAF. « La Zone de Libre-échange continentale africaine est effectivement une importante opportunité de renforcement des échanges intra-africains et d’accroissement du processus de création des richesses en Afrique, pour un marché estimé de 1,3 milliard de consommateurs. En ce qui nous concerne, la problématique est davantage de savoir comment les ports s’organisent pour contribuer efficacement au succès de cette initiative. Pour le Port de Douala-Bonabéri, la facilitation des échanges relevant de la ZLECAF se fera tant au niveau des infrastructures d’accueil de ce trafic qu’au niveau des procédures de son traitement ».

S’agissant des infrastructures de manière spécifique, Cyrus NGO’O a soutenu que « l’un des projets majeurs planifiés dans notre Banque des projets est constitué par la réhabilitation et la modernisation du Terminal régional du Port (Quai Boscam), dans l’optique de la croissance du trafic régional africain induite de la montée en puissance de la ZLECAF. Quant aux procédures, il sera question de mettre en place des formalités simplifiées pour le passage portuaire des marchandises et des navires dédiés au régime de la ZLECAF, ainsi que de réduire les coûts des opérations portuaires y afférentes. Une synergie d’actions est en construction à cet effet entre le PAD et le PAK afin de mettre véritablement en cohérence nos interventions dans le sens d’une réelle facilitation du trafic régional accueillie dans nos ports ».

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